L’assemblée générale de l’ADEGE, le 16 février dernier à Fort-de-France (Martinique), est venue conclure trois jours de colloques organisés par le centre de démoustication du cru, portant sur la communication sociale et sur les travaux de la Société antillaise de pathologie exotique. De nombreux chercheurs et opérateurs (IRD, Institut Pasteur, CG Antilles - Caraïbes, établissements métropolitains) ont présenté une variété de communications et échangé leurs expériences, allant de la recherche appliquée en matière d’insecticides jusqu’à la déclinaison de supports et initiatives d’information préventive en situation de crise (vectoriel). Autant de dossiers très « raccords » avec nos perspectives méditerranéennes (homologations, albopictus, etc). Les powerpoints de l’ensemble des présentations sont en cours d’édition par le centre de démoustication de La Martinique et seront consultables à la Doc dès réception.
Cette AG de l’ADEGE aura probablement été la dernière à se dérouler au titre d’une simple convention. En effet, celle-ci va être transformée en association loi-1901, afin de pouvoir recevoir des financements et disposer d’un budget lui permettant, notamment, de prendre en charge un conseil scientifique national d’une douzaine de membres, qui complètera les conseils scientifiques locaux voire s’y substituera. Ces derniers ont été écartés du dispositif législatif de 1964 par les nouvelles dispositions de 2004 et même si rien n’empêche de les maintenir librement, un cadre national a été unanimement considéré comme pertinent car à la fois pratique et fédérateur. Cet environnement associatif autorisera en outre l’agence à être directement candidate à des programmes français et européens.
Changer la loi
Tirant un premier bilan des modifications de la loi de 1964 (transfert de la charge de la lutte anti-vectorielle aux Conseils généraux, intégration dans les arrêtés préfectoraux annuels des modes opératoires et des substances utilisables, avis préalable des CoDERST de chaque département concerné, entre autres), les élus ont vivement contesté l’ensemble de ces mesures.
◊ Primo, comme prévu, dans les DOM (outre-mer), l’Etat se défausse sur les collectivités territoriales, car le transfert de recettes est sans comparaison avec celui de la charge financière.
◊ Secundo, le processus d’élaboration des arrêtés de campagne est dénoncé comme un double carcan : quantitatif, car les EID sont contraintes de participer à un nombre excessif (deux par département) de réunions de justification et de validation, et qualitatif, car les CoDERST ne réunissent pas toutes les compétences adaptées à l’art spécifique de démoustiquer. Aussi, l’assemblée générale a unanimement voté une résolution demandant que, s’agissant de l’avis annuel à donner sur les programmes opérationnels et les bilans d’activités des opérateurs de démoustication, soit substituée aux CoDERST une sorte de guichet unique national, sous la forme d’un collège de spécialistes incontestables et indépendants, désignés par le gouvernement et qui pourraient même constituer le conseil scientifique de l’ADEGE.
Compensation financière ?
Autre résolution unanime : l’exigence d’une participation financière de l’Etat aux opérations de démoustication, proportionnelle au surcoût pour les collectivités territoriales causé par sa décision hostile à la transition demandée par l’ADEGE, consistant à solliciter l’Europe pour un usage essentiel du téméphos. Cette posture ministérielle confine à un geste de favoritisme au bénéfice du diffuseur de Bti qui, actuellement en situation de monopôle, ne s’est pas gêné pour augmenter de 21 % le prix de sa substance à l’EID Méditerranée, alors que les quantités commandées ont été triplées ! Un expert juridique va d’ailleurs être mandaté pour analyser cette situation assez curieuse…
Un Extranet pour l’ADEGE
Les autres points et détails de cette réunion sont à venir dans un compte-rendu qui sera accessible à tous, puisqu’il a été décidé de créer un site « Extranet » de l’ADEGE, destiné à mettre en commun les informations, ressources et initiatives de tous ses membres.
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