AG du 7 novembre 2016 : une nouvelle séquence Imprimer
Actualités françaises

 

 

L’assemblée générale de l’ADEGE (agence nationale pour la démoustication et la gestion des espaces naturels démoustiqués), lundi 7 novembre 2016 à l’EID Méditerranée, a permis de relancer le dispositif (le comité technique a été lui aussi  réuni, le lendemain). Celui-ci était en stand-by depuis près de deux ans, en raison des élections départementales et territoriales de 2015, qui ont eu pour conséquence le renouvellement de la quasi-totalité des élus représentant les services des collectivités et établissements publics dédiés à la démoustication (voir encadré). Une situation qui a justifié que pour chaque point de l’ordre du jour, des explications synthétiques soient apportées aux élu(e)s par les divers directeurs présents, qui se sont répartis la tâche.

 

Insecticides : pas assez vite


Parmi les dossiers traités trois heures durant, la constitution d’un nouveau conseil scientifique et technique (CST) a été arrêtée. Ce CST sera indépendant et objectivement complémentaire des conseils scientifiques dont disposent certains des membres de l’ADEGE. Le volet « insecticides » a aussi retenu l’attention des élus. Le rappel par Christophe Lagneau, directeur R&D à l’EID Méditerranée, des contexte et objectifs a conduit l’assemblée à regretter le manque de perspectives concrètes à court terme, s’agissant de nouvelle substances actives homologables, même si le ministère de l’Environnement a diligenté un processus, depuis un an et demi, sous les coups de boutoir des élus territoriaux et nationaux de Méditerranée. Pour autant, tous les engagements pris n’ont pas été tenus (en particulier, le secteur industriel n’a toujours pas été associé aux échanges entre l’Etat et les opérateurs territoriaux) et les premières substances soumises à des tests sont de génération ancienne, si bien qu’en tout état de cause, elles ne seront probablement pas utilisables pour le contrôle de la nuisance. Une stratégie plus offensive, impliquant tous les ressortissants de l’ADEGE, devra être mise au point.

 

Lav : un effort à partager


La lutte antivectorielle, ciblant le moustique-tigre Aedes albopictus, en métropole, et Aedes aegypti, outre-mer, a également suscité une approche critique par l’ensemble des élus. Ceux-ci estiment en effet que l’État n’assume pas sa compétence de santé publique, qui voudrait que ce soit lui – et non les Départements – qui ait la charge des enquêtes et traitements suite à l’identification de cas suspects ou avérés, importés ou autochtones, de chik, de dengue ou de Zika. Mais c’est le législateur qui l’a décidé ainsi (loi du 13 août 2004 « libertés et responsabilités locales »). En revanche, la loi ne prévoit pas que toutes les autres actions, notamment de prévention et de communication, soient incluses dans les compétences des Départements. Tous les élus se sont donc accordés pour demander aux agences régionales de santé (ARS) de s’impliquer significativement, sur le plan financier, dans ces dispositifs, car ceux-ci visent autant la protection sanitaire que le confort des populations.

 

 

Ils sont venus, ils étaient tous là

 

 

Lors de l’AG de Montpellier, étaient présents au côté du président Christophe Morgo (EID-Med), les élus des autres collectivités et établissements membres de l’ADEGE : de gauche à droite, Francis Carole, membre de l’Exécutif de la CT de Martinique, Catherine Léo, vice-présidente de la CT de Guyane, Gaston Arthaud-Berthet, président de l’EID Rhône-Alpes, et Jean-Marie Fetsch, président du SLM du Bas-Rhin. Nathalie Ruggieri, vice-présidente du CD de la Corse-du-Sud, a été empêchée au dernier moment, ainsi que Dominique Rabelle, présidente de l’EID Atlantique, qui avait préalablement signifié un retour de son établissement dans l’agence, en tant qu’observateur, dans un premier temps. Les directeurs étaient tous là, avec plusieurs de leurs adjoints : Didier Amadou et Bruno Tourre, Sandrine Chantilly, Françoise Pfirsch, Rémi Foussadier, André Yebakima, Jean Alfonsi, Jérôme de Maupeou et Raùl Escosa, pour le COPATE (Espagne, Catalogne), membre associé de l’agence.

 

Pourquoi pas un nouveau « Life » ?

 

On se souvient des deux projets « LIFE » (programme européen « L’Instrument Financier pour l’Environnement ») dans lesquels l’EID Méditerranée a été impliquée : un premier projet à sa diligence, au début des années 2000, puis un second, impliquant une pluralité de partenaires issus de l’ADEGE, entre 2010 et 2013.


Trois pistes

 

La relance de l’agence nationale pour la démoustication (ADEGE) permet d’envisager un éventuel troisième projet. Rien n’est décidé pour le moment, mais une réflexion collective démarre, autour de quelques pistes, pouvant être concomitantes, qui ont été avancées lors de l’assemblée générale du 7 novembre dernier :

  • la conduite d’une lutte intégrée dans un contexte de changements globaux : il s’agirait de démontrer l’adhésion des opérateurs publics à la stratégie de lutte intégrée (via le guide des bonnes pratiques), à travers la mise en place d’indicateurs de performance dans les domaines de la santé et de l’environnement. Cela supposerait un inventaire des changements attendus à court, moyen et long termes (climat, réglementation, environnement, santé), ainsi que l’élaboration et la validation d’indicateurs de performance environnementale : cartes actualisées des risques entomologiques (modélisation, SIG), contribution des actions de lutte physique (gestion de l’eau, capture massive, push and pull [pousser et tirer]) et mobilisation sociale pour la réduction des gîtes larvaires urbains.
  • une normalisation du guide des bonnes pratiques élaboré lors du second projet « LIFE ».
  • le développement et l’expérimentation de méthodes de lutte alternatives dans les différents contextes rencontrés par les opérateurs de l’ADEGE (autodissémination, traitement résiduel, barrière de pièges, barrière répulsive, etc).

À suivre.